L’Orient Le Jour – Zeina Nader ou la peinture faite femme…

Zeina Nader ou la peinture faite femme…

Elle s’habille de son art et son art l’habite, comme une seconde peau. Zeina Nader fait partie de ces rares personnes qui portent la passion en elles, comme un savoir-faire, comme un savoir-peindre. Entourée de ses pinceaux et de sa palette aux mille couleurs, cette magicienne des toiles officie comme un grand maître, ses tableaux explosent de vie ; de cette joie de vivre qui la caractérise si bien. Généreuse jusqu’au bout de son pinceau, constamment fourni de matière, elle mixe, elle donne, elle transmet, elle crée, intra-muros et extra-muros.

Cette ambassadrice-peintre transporte les couleurs du Liban partout où elle va, exposant ses œuvres dans les villes connues pour être les berceaux de l’art, décrochant des prix souvent couronnés d’excellence, avec l’aisance naturelle de celle qui ne recherche rien et qui reçoit tout, comme un juste retour de la vie. Ses voyages, tant intérieurs qu’extérieurs, ressemblent à d’immenses fêtes où l’on se sent honoré d’être convié. Elle sillonne le monde et marque de ses traces indélébiles les expositions les plus prestigieuses, allant du Grand Palais en passant par New York, Monaco, Rome, Milan, Madrid, Copenhague, Budapest, et la liste est aussi longue que son histoire intime avec la peinture.

Munie de ses toiles vibrantes de maestria, de talent et de couleurs puisées dans le tréfonds de son âme, Zeina Nader n’a même pas besoin de prêcher : il suffit de croiser son sourire pour se convertir à sa religion qui est celle de l’altérité, ce mot-clé devenu si rare, alors qu’il est le passe-partout qui ouvre tant de portes. Et si elle vient de remporter le prix d’excellence, parmi 97 autres artistes internationaux, de la douzième édition du prestigieux prix initié par Trevisan International Art à la Galleria del Marche à Bologne, le succès ne lui est jamais monté à la tête. D’autant plus que cette édition récompensait les Little Treasures, à savoir des toiles de 20 x 20 cm. Ces petites surfaces lui ont servi de support pour retranscrire son talent, grandiose. Pour partir de l’infiniment petit et s’inscrire dans l’infiniment grand, la tâche n’était pas aisée ! Et pourtant, affûtée de ses cinq sens et d’un sixième qui lui est propre, la magie de Zeina Nader a opéré, séduisant le jury à l’unanimité.

À Bologne, la botte italienne a déposé des lauriers à ses pieds, couronnant ainsi sa peinture. Bologne, parlons-en justement  ! Elle y retournait pour la deuxième fois, six ans après avoir effectué un premier séjour, toujours dans le cadre de son parcours artistique. Cette visite s’est apparentée à une renaissance. Elle foulait des sentiers déjà apprivoisés, revivait la douceur d’un printemps italien, goûtant à la « dolce vita » de son lexique personnel, celui d’une amoureuse de l’Italie dont elle maîtrise parfaitement la langue ; cette Italie qui «  l’honore toujours avec tendresse  ».

Et puis, il y a forcément le retour à Beyrouth et le fruit du mélange de ces deux pays solaires, cet élixir qu’on appelle communément le bonheur. Celui de donner et celui de recevoir, avec l’élégance et la modestie propres à celle dont les toiles sont accrochées sur les plus imposantes cimaises et qui considère qu’il lui reste beaucoup à découvrir, à apprendre et à évoluer encore et toujours. Zeina Nader ressemble en tous points aux grands maîtres de la peinture : ceux qui ne se prenaient pas au sérieux alors qu’ils détenaient le secret d’une alchimie qui perdure…

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