Le retour aux sources de Rana Raouda

“Je nai jamais choisi d’être artiste, mais jai décidé den rester une.Voilà comment, avec une humilité extrême et une passion vive, Rana Raouda présente son art, socle de sa vie.

Inutile de signaler le parcours exceptionnel de cette grande artiste franco-libanaise. Connue et reconnue pour la force de ses œuvres abstraites, Rana Raouda est détentrice de plusieurs prix et distinctions artistiques internationales. Son œuvre se trouve dans différentes collections publiques et privées. Elle fait partie de la collection permanente du musée Sursock, du bâtiment Annahar, de l’église Saint-Élie à Kantari, à Beyrouth, ainsi que de la Hermès Art Collection à Dubaï. Détentrice d’un diplôme en beaux-arts de la BUC (Beirut University College), aujourd’hui LAU (Lebanese American University), elle poursuit ses études aux États-Unis et expose avec succès son art dans le cadre d’expositions internationales collectives ou en solo.

Elle revient cette semaine partager avec le public une nouvelle aventure artistique: Rootingou le retour aux sources. Rana Raouda revient aux sources pures de l’art, dans la galerie Sheikh Zayed de l’Université libano-américaine (LAU), dans le cadre du grand projet de l’exposition permanente établi en octobre dernier à la faculté des arts et des sciences. C’est dans l’enceinte de cette université (la LAU) qu’elle a arpentée des années plus tôt en tant qu’étudiante qu’elle revient mettre en scène son art, dans ce lieu hautement académique et culturel. Le vernissage, qui aura lieu le vendredi 18 novembre, sera suivi d’un cycle de conférences et d’ateliers de travail avec les étudiants, avides de nouvelles créations et du contact subtil de la talentueuse artiste, si proche et si franche.

L’authenticité de l’artiste se reflète évidemment sur son art. On ne peut pas mentir lorsque l’on peint comme elle le fait. Elle crée des couleurs pures qui sortent de son âme, de ses tripes. Il en faut du courage pour le faire! Elle a d’ailleurs besoin de positivité et de musique pour s’élever et pour créer. La musique l’aide à trouver la source de l’art, la nature. Avec cette sensibilité artistique, mise en œuvre pour un retour vers soi-même, l’artiste peint avec authenticité et sincérité. Elle est entière face à sa toile.

Il s’agit en effet de mise en scène sur les planches du théâtre de la vie. Inspirée par les parcours de vies et le courage de grandes dames de l’histoire de l’art, comme Berthe Morisot, Artemisia Gentileschi et Frida Kahlo, Rana Raouda est aussi mère, amie et épouse.

Ce retour aux sources est certes une exposition en solo qui marque le retour sur la scène artistique libanaise de Rana Raouda; il est surtout une inspiration émotionnelle et un hommage à l’homme de sa vie, son grand amour parti trop tôt, Raphaël Toriel, l’écrivain à la plume fine et l’homme de théâtre qui fut son époux, raconte Rana Raouda avec une poésie émouvante: “Dire le terrible par le beau, exprimer le gris par la lumière et le noir par la couleur, voilà sa vocation, son credo, sa réussite.”

En effet, l’artiste dévoile la profondeur de sa belle âme à travers ses rêves et sa sensibilité. À l’instar des grands peintres abstraits, loin de la gestuelle frénétique d’un Pollock ou l’inertie d’un Rothko et d’un Newman, Raouda, selon le critique d’art italien Marco Tonelli, donne lieu à un passage mystique et sacré dans les visions de ses œuvres.

Elle pense que le travail abstrait est une continuation naturelle. “On ne décide pas de faire de l’abstraction, on le fait spontanément.” D’où le retour aux sources. Et à la nature. Avec ses couleurs fortes et pures, ses formes aux géométries sensuelles et inspiratrices, l’artiste peintre est aussi poète.

Son art est une révélation en soi, un hommage à la vie et à la beauté. C’est un message d’espoir aux tonalités profondes, une invitation à la lumière dans un équilibre serein, où formes et couleurs s’épousent comme le bleu et le rouge de ses toiles.

Original article at icibeyrouth.com

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