Palpitations artistiques: créations de Zeina Nader et Wissam Melhem

Palpitation est une exposition de Zeina Nader et Wissam Melhem qui inaugure un cycle permanent d’expositions d’œuvres d’artistes libanais, dans la galerie Sheikh Zayed à la LAU, sous le haut patronage du Dr Michel Moawad, président de l’université et d’après l’initiative du Dr Cathya Jenainati, doyenne de la faculté d’arts et de sciences, et du Dr Tony Karam, gynécologue chirurgien, curateur de ce projet particulier.

Un événement unique en son genre s’est déroulé le jeudi 27 octobre à lUniversité libano-américaine (LAU), dans le cadre du festival “Beyrouth Livres”. Un concert, plusieurs débats ainsi que la signature de livres ont eu lieu dans le bâtiment Safadi, en présence du président de l’université, le Dr Michel Moawad; de la doyenne de la faculté d’arts et de sciences, le Dr Cathia Jenainati; et de grands nombres d’auteurs et de personnalités du monde des lettres et de l’art.

À l’heure où projets artistiques et culturels retrouvent leur place dans un monde post-Covid, au moment où les artistes libanais percent à l’international, Zeina Nader et Wissam Melhem mettent en place leurs toutes dernières œuvres et créations au sein même du Liban. Une série de palpitations culturelles qui font écho aux désillusions en montrant une fois de plus la persévérance de l’art et du beau qui aura raison de tout.

Le duo artistique Zeina Nader et Wissam Melhem est parti d’une initiative commune en réponse à une sollicitation autour du sujet principal de la journée événementielle tournant autour de la femme et de sa place dans la société, afin d’imaginer et de créer une exposition sur le même thème.

Wissam Melhem, architecte, peintre et sculpteur, travaille en mettant en valeur cinq éléments essentiels de la vie et les fait pivoter autour de ses œuvres de manière différente, en évoquant des sujets émotionnels et sensibles. Dans cette exposition, il valorise le thème de la femme en alternant ces cinq symboles de la vie, à travers son art brut sur fond noir et blanc.

Zeina Nader, artiste peintre et autrice, met en peinture le genre abstrait expressionniste pour faire jaillir les émotions de la vie, en couleurs, sur des toiles où les textures et les couches de peinture sont des formes que l’on peut imaginer à souhait. Dans cette exposition, elle fait vibrer la femme, ses combats et ses ressentis, physiques ou mentaux, de différentes manières.

Les deux artistes amis se sont retrouvés dans ce duo pour exprimer, chacun à sa façon les multiples facettes de la féminité. Le contraste du noir et blanc d’un côté, et les couleurs de l’autre, la vision de l’homme et celle de la femme, sur la féminité, ainsi que les deux différentes expressions artistiques, ont fait de ce duo une complémentarité et une symbiose où 14 toiles de taille unique – 100 x 100 cm –, cadrées uniformément de bois noir, et 3 sculptures, nous invitent à un voyage sensoriel et émotionnel vers le monde sacré de la femme.

Aussi les deux artistes ont opté pour le titre Palpitation, dans la mesureoù chacun a ressenti les palpitations cardiaques selon sa vision personnelle qu’ils ont mise en œuvres.

Pour Zeina Nader, c’est “un cœur qui bat rapide et palpitant, une émotion qui ne pouvait être contenue, une minute de foi perdue, une image invisible, le son du silence. C’est l’ultime moment de splendeur; ce qui pourrait se cacher derrière un sourire, la poésie d’une chevelure flottante, la nudité de l’âme. Tout est sujet à art; ses courbes qui s’accumulent avec le temps, des lignes qui se façonnent avec complexité, la vérité qui ne demande qu’à être dite, la pureté du corps d’une femme avec toutes ses imperfections et sa glorieuse réalité… mais aussi la douleur périodique et ses merveilles, la joie de porter un enfant, les cicatrices qui couronnent la maternité, les secrets indicibles de la féminité, tous les dilemmes d’une société qui rejette l’épouse, la mère et la fille. Pourtant, toutes les histoires abstraites et sensuelles sont cachées sous les couches de peau et de peinture; la toile qui prend corps, le pinceau qui raconte les histoires infinies de la féminité.”

Pour Wissam Melhem, c’est “un battement de cœur manqué, un poème dans une peinture, l’exploration magnifique de l’immensité cosmique à travers les diverses histoires de la vie… ces histoires mêmes qui mettent l’accent sur l’utilisation de la créativité et du dialogue, par opposition à la lutte du pouvoir. C’est un récit qui dévoile la capacité contemporaine à répondre aux influences émotionnelles. Ce sont des passages de la vie qui envahissent le cerveau et le cœur et qui provoquent l’abîme absurde mais harmonieux entre l’idéal et le réel, la discorde instinctive entre le bien et le mal, les redoutables énigmes de l’existence, la nature déroutante mais tentante du temps, le domaine imprévu de l’éternité, l’incertitude de la connaissance humaine, le non-sens de la foi, le vice malin du pouvoir.”

Une part des revenus de cette exposition est offerte à l’association Elias Khoury pour la subvention de bourses universitaires dans le domaine e l’architecture.

À noter aussi qu’une projection digitale des œuvres de Zeina Nader mettant en scène et en musique son projet “Musicalité” a également été mise en place dans le même bâtiment pour célébrer l’art et la culture. Les deux expositions sont en cours jusqu’au 1er novembre.

Par Marie-Christine Tayah 

Cet article a été originalement publié sur le site de Ici Beyrouth

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